Parler de la mort a son enfant?

@crédit photos :Pinterest

Aujourd'hui j'ai décidé d'aborder un sujet assez funeste avec vous.
Comment et doit-on parler de la mort à son enfant?

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 Disclamer : Article très très long. Alors faite vous chauffer un thé, une tisane ou ce que vous préféré et installez-vous confortablement :)  
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Vous vous douterez bien, que cet article fait suite à un(des) évenement(s) récent(s) dans notre vie.

Mon ainé va sur ses 4 ans.
Il grandit de jours en jours ; est capable de faire de plus en plus de chose seul, et tout naturellement comprend de mieux en mieux les évenements de la vie.

Et à la fois, il reste si petit, si innocent...

Trois ans et demi de vie et 4 décès.

Il y a (déjà) un an et demi nous avons perdu les grands parents de mon mari.
Ils étaient a eux deux les pilliers de la famille.
J'avais trouvé auprès d'eux des grands parents, mes grands parents.
Ils étaient "agés ". La maladie et l'amour les a emporté à 3 jours d'intervalles.

Nous le savons tous, nos proches ne sont pas éternels. Et lorsque les années passes et que la maladie s'installe nous sommes de plus en plus proches d'un aurevoir.
Pourtant, on repousse cette idée.

Nous avions toujours pensé que ce serait "Papi" qui partirai en premier. Il était malade depuis plusieurs années (bien que robuste) et avait dans son passé eu bien des souffrances (guerres, tortures ect). Et finalement c'est "Mamie" que la maladie a emporté en premier. Elle qui était si forte de caractère. C'est une des maladies de "Papi" qui avait commencé a beaucoup l'a préoccuper. Puis d'autres choses plus personnelles de son passé on refait surface.
Sa tête avait alors commencé à derrailler.. A la fin nous ne savons même plus si elle était réellement avec nous et les quelques fois où elle était lucide.. elle ne voulait plus se battre.

 Elle qui était si forte...

Ils n'etaient pas ensemble quand cela s'est produit.

"Papi" lui est mort deux jours après.. Il s'est laissé partir pour ne pas rester sans l'amour de sa vie. 60 ans de mariage...

Notre fils n'a donc que très peu (voir pas) de souvenir avec eux. Il allait seulement feter ses deux ans quelques jours après que ce soit arrivé.
Etant enceinte, et la céréméonie ayant lieu dans le sud, seul mon mari y est allé.

A ce moment là nous avions décidé de ne pas évoquer leurs morts, le considérant trop petit...


Il y a quelques mois, mon arrière grand mère est décédée.
Elle allait fêter ses 95 ans, à un jours près.
Avoir une arrière grand mère, je ne sais pas si vous réalisez à quel point c'est rare, à quel point c'etait une fierté.
Oui elle était agée, mais elle allait bien dans l'ensembe. Elle était (de part son choix) depuis quelques années dans une maison de retraite. Et malgrés son age avancé c'etait l'une des "patiente" les plus en forme.
Habitant a 700km nous étions surtout en contact avec elle par courrier (elle n'entendait plus tres bien au telephone) et nous allions la voir a chaques vacances (en moyenne 2 à 4 fois dans l'année).
Et tout est allé très vite, en deux jours de temps.

Elle est partie sans souffrir, entouré.. Elle était agée, nous le savions et pourtant nous n'étions pas prêt.

Nous sommes aller à son incinération. Mais j'ai confié mon fils à ma belle mère. Pour lui ,il allait passer deux jours chez mamie..

Là encore nous avions décidé de ne pas lui dire..

Pourtant l'occasion s'etait présenté.
Lorsque j'ai téléphoné à ma mère pour lui annoncer que c'etait la fin, mon fils était avec elle, et elle s'est mise a pleure, réaction normale me diez-vous.
Nous lui avons dit que sa "mémé" avait pleuré car elle s'etait fait mal..


Il y a de cela quelques jours, j'ai perdu un oncle. Le frère de mon père.
Mon fils ne l'a pas non plus  vu souvent.
Je ne suis pas allé à l'incinération le matin avec mes enfants. Estimant que ce n'etait pas du tout un évenement pour eux.
Puis, mes parents m'on appelé pour me transmettre un message de la part de ma tante: si je le souhaitais je pourrais me joindre a eux l'apres midi pour déposer les cendres et se reunir chez elle.
Autant vous dire que j'ai hesité. "J'ai" car a ce moment là mon mari était en déplacement.

Et j'ai accepté.

Je me suis dit que l'évènement le plus funeste (l'incinération) étant passé je pouvais emmener mes enfants.
Que mon fils grandissait et qu'il ne fallait pas lui cacher tous les évenements de la vie aussi tragiques soient-isl (je précise bien "pas tous" car je n'irai pas par exemple de moi même lui parler des attentats que la France et que le monde subit sans qu'il m'interpelle où que l'on soit directement concernés).
De plus, il allait bien s'appercevoir que son pépé serait triste..

Souvent on a tendance a repousser d'évoquer cette vérité, ce sujet sérieux qu'est la mort pour ne pas pertuber nos enfants et les protéger. C'est une tâche bien difficile pour nous adulte que de ne plus leur cacher cette vérité. Mais, leur expliquer n'est -il pas égalment une façon de les respecter? N'est-ce  pas essentiels pour leur construction, leur équilibre?

D'ailleurs, pour Catherine Dolto, auteur du livre Si on parlait de la mort, "le mensonge ne protège absolument pas l'enfant, au contraire! Il souffre d'avantage, il s'imagines des tas de choses.. Tous les ans je reçois des enfants très pertubés parce qu'on leur a racconté de fausses histoires sur la dispariton d'un proche... Le mensonge qui se veut au départ protecteur se révèle vite destructeur pour l'enfant"

Je me suis donc mis a sa hauteur, m' accroupissant face à lui et lui ai demandé son attention.
Je lui ai alors expliqué qu'un tonton était mort.
Qu'il était le frère de son pépé et que pépé allait etre triste.
Que ce tonton était agé et malade. Que nous allions alors aller à  son enterrement afin que la famille lui fasse leur adieu et que les personnes allaient certainement pleurer et etre tristes. Mais que cela était normal. Que c'est triste lorqu'une personne qui nous est chère meurt.
Je lui ai donc parlé a hauteur de ce que je pouvais faire. Je pense qu'un adulte a le droit de ne pas pouvoir mettre des mots, mais il peut alors expliquer en décrivant le chagrin qu'il ressent. Je pense qu'il est préférable d'évoquer sa tristesse à un enfant (puisqu'ils sont en capacité de comprendre les émotions ) plutot que de laisser place à un long silence.

A ce moment la il m'a repété "tonton mort" et m'a dit "docteur guerrit tonton". "appel pomier il guerrit apres plus mort"
Oui, pour lui le docteur peut tout guerrir.
Je lui ai donc expliqué que certaines grosses maladies ne peuvent pas être guerries...

La mort, c'est très abstrait pour lui.
Il connait ce mot par les dessins animés ou parce qu'il a déja entendu ce sujet (lorsqu'on parle d'un animal mort par exemple). Sans réellement comprendre ce que c'est. Il joue parfois "au mort". Les enfants consciamment ou non s'interrogent sur ce qu'est la mort.

Mais le savons -nous nous même? Certains ont des théories, d'autres des croyances, mais à ce jour personne n'est "revenu" pour nous dire ce qu'il en est réellement.

Moi même,  je ne sais pas ce qu'est la mort. Elle m'effraie même. Mais, "la mort" qu'est ce que cela signifie ?
Pour nous, être qui restons en vie , cela se traduit par la perte d'un etre cher, de la tristesse.
Mais pour la personne morte en question, que se passe t-il vraiment? Va t-elle "au ciel" , se réincarner en une autre personne, une plante, ou peut etre qu'il n'y a plus rien ..la vie s'est eteinte et puis c'est tout.

N'étant pas croyante, je ne lui ai donc pas évoqué les choses en parlant d'anges ou que son oncle était monteé au ciel ; moi même n'etant pas au clair avec ce sujet. Je pars du principe qu'il se fera sa propre opinion, il traduira la fin d'une vie comme il le souhaite.
La seule et unique vérité que je puisse lui dire, c'est quoi qu'il advienne les personnes décédées restent dans nos pensées et dans notre coeur.

Nous nous  sommes donc rendu à ce funestre moment familial.
Avant de descendre de la voiture j'ai reexpliqué ce que "j'attendais "de mon fils afin que son comportement (malgré son jeune âge) ne gène pas les membres de la famille dans leur deuil.
Il est donc resté le plus silencieux possible et a tout de même remarqué l'ambiance. "Ils pleurent" m'a t-il dit en  regardant les personnes autour de lui. Puis "tonton mort".
Voyant les personnes déposer une fleur il a voulu faire de même. Nous lui avons expliqué que c'etait pour dire un dernier aurevoir que les personnes déposaient une fleur. C'est donc ce qu'il a fait.
Je l'ai donc laissé agir à sa guise, sans lui imposé quoi que ce soit. Moi-même n'ayant pas souhaité (n'ayant pas eu le courage) de le faire.

Toutefois,ùde retour à la voiture il m'a demande ou était ce tonton.
Il n' a pas vraiment compris je pense ce qu'il se passait réellement, juste touché du bout du doigt avec un regard innocent.


Malheureusement je sais que mon fils sera encore confronté à la mort.
J'aimerai que cela n'arrive plus jamais. Mais, ce sera le cas et je le sais.
La mort d'un ou des etre(s) qui nous est (son) cher(s) est inévitable et peut etre source de grande tristesse, de peur , de stress ect.

C'est pourquoi j'ai décidé de ne plus lui cacher cette vérité aussi triste soit elle.
Les enfants ont une grande capacité si ce n'est à comprendre (selon leur age) à ressentir ce qu'il se passe autour d'eux.
Il faut pour cela ne pas oublier  que ce ne sont pas des adultes en miniatures mais, bien de petits êtres en constructions.
Les mots employés et la façon d'evoquer ce sujet est donc très importantes.

C'est pourquoi j'ai décidé de commander le livre de Catherine Dolto que je vous ai évoqué un peu plus haut.

J'ai trouvé que ce livre peut permettre de tenir un discours plus clair face à un sujet que l'on ne sait pas forcément aborder comme il faut avec les tout-petits. Thème, qui de plus n'est pas assez décirts dans les livres pour enfants.

Voici donc une petite selection, qui, je pense pourrait vous intéressez si vous souhaitez vous aussi aborder le sujet de la perte d'un proche à votre enfant.






Et vous, avez vous déjà évoquer la mort avec vos petits? N'hesitez pas a partager en commentaires vos expériences.


En attendant le prochain article, comme toujours, prenez soin de vous et de votre famille.